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Donner ou ne pas donner ?

Soirée caritative organisée par l’association B.E.A

Je me propose de vous faire part de quelques réflexions concernant ce que, finalement, j’en suis venu à appeler « la Chose du Don », comme on dit la Chose pour parler de la découverte freudienne. La pensée du don a quelque chose du fuyant, d’inapproprié à la raison, un peu comme l’inconscient. Et parce que je suis peut-être plus psychanalyste que philosophe, j’aurais tendance à dire qu’au début était l’amour. C'est-à-dire : le don de ce qu’on a pas. Je reviendrais sur cet aphorisme du psychanalyste J. Lacan. Le philosophe, lui (en bon vitaliste), dirait peut-être : non, au début était la vie. La donation suprême. La vie nous est donnée. Certes. Mais nous la rendons — non pas seulement en donnant la vie — mais en rendant la vie, par la mort. C’est le cadeau empoisonné de la vie. Le philosophe pointe là quelque chose qui est au cœur du problème du don — son ambivalence, son ambitendance, et, le caractère vaniteux qui guette toujours le donateur, et son donataire. L’ambivalence est inexpugnable du don : le grec dosis le dit bien — à la fois le don mais aussi la dose pharmaceutique qui tue ou guérit selon la dose. Mais le vieux français aussi avec potard, la potion est aussi bien poison.

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Mémoire - La réticence dans la psychose

Approche Psychanalytique

« ... In the silence you don’t know, you must go on, I can’t go on, I’ll go on. »,
S. Beckett, L’innommable, 1953.

Taire. Voilà un acte dont nous pensons toujours par avance qu’il est à notre portée de l’accomplir pleinement. Mais suffit-il de garder le silence pour taire ?
Taire n’est pas une chose aisée. Le silence est rarement insignifiant quand il s’agit de taire. A cet égard, l’on pourrait considérer l’inconscient comme la découverte d’une solution. Le refoulement est une forme très sophistiquée du taire puisqu’il implique, non pas un savoir-faire le silence — un savoir-taire — mais d’abord et avant tout un « il ne savait pas » — la séparation du sujet et de ses pensées.
Seulement, ça ne marche pas si bien, il faut toujours recommencer l’opération, continuer... de se taire. Et si nous pensons qu’il est toujours possible de taire, il en coûtera toujours quelque chose au sujet : un symptôme. En somme, le symptôme est ce qu’il en coûte à un sujet de s’être tenu à distance de l’Autre. C’est un savoir-taire qu’une psychanalyse extorquera plus tard à l’inconscient pour en restituer au sujet le procès.

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LACAN, BADIOU, «SCENE DU DEUX»

Journée d'études "Autour de la pensée d'Alain Badiou"

...Ich weiss jetzt was kein Engel weiss...[1]

Dans le cadre d’un travail de mémoire intitulé « Amour et identité dans le champ de la philosophie et de la psychanalyse », je souhaiterais mettre ici en relief ce qui en justifie le labeur. Le vif intérêt qu’Alain Badiou porte à l’œuvre de Lacan et à la psychanalyse en général est tel que l’occasion m’est offerte de présenter ce qui constituera le point départ de la problématique. L’auteur de L’Etre et l’Evènement prétend en effet que philosophie et psychanalyse sont deux lieux de pensée pouvant accueillir, sans tomber dans l’impasse phénoménologique, ce qui fait le fond de l’expérience amoureuse. Plus largement, c’est la question de la compossibilité de ces deux pensées qui apparaît éminemment importante pour Alain Badiou et cela à maints égards : une ontologie dont le langage est le mathème et un savoir sur la différence sexuelle dont la philosophie ne peut plus faire l’économie. Mais disons seulement pour l’instant ceci : l’amour est le gardien du lieu (philosophie ou psychanalyse) où s’élabore une pensée sur l’amour et l’identité, lorsque ces deux concepts ne sont pas dissociés dans le travail de pensée. Ajoutons que c’est donc moins l’analyse des deux discours, que l’objet que ces derniers convoitent qui nous intéresse. Néanmoins la singularité formelle de l’exposé qui va suivre (dont je vais annoncer rapidement le plan) est due à deux raisons majeures : d’une part l’obédience est certainement plus largement composée d’étudiants en philosophie que de lacaniens forcenés et, d’autre part, la problématique de mon mémoire n’est pas complètement définitive. Mais, c’est là essentiel, je compte fortement sur l’effet d’après-coup de cette double présentation : Lacan, Badiou - Scène de Deux.

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