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« Voyage au pays des psychoses »

Augustin MENARD, Champ Social Editions, 2008

Note de lecture dans le cadre du prix Œdipe 2008

Quel enseignement pour les psychoses ? On peut tranquillement avancer avec l'auteur de ce livre que l'exhaustivité dans ce champ n'est pas de mise. Le titre dit bien ce dont il s'agit : sous le vocable de « Voyage » c'est moins de l'exil du fou qu'il s'agit que de l'exotisme singulier qu'il nous oppose. On y apprend beaucoup à condition de se laisser enseigner. Il ne s'agit pas non plus de s'ébahir devant les inventions toujours inattendues, mais de tenter dans chacun des cas présentés, d'articuler théorie et clinique, et ce, au prix de dispersions justifiées.

L'auteur tient son pari et nous emmène là où le discours n'existe pas, où l'inexistence de l'Autre ouvre au multiple pur et à l'inconsistance de l'Un-tout. De la cogitation incessante du jeune garçon sur son inexistence à celle qui trouvera sa voie(x) dans un effet de nomination – à cet autre encore qui fera de l'éternité un abri contre les injonctions hallucinatoires – il s'affirme que ce n'est pas tant le défaut du nom du père qui fait série, mais que ce qui tente d'y pallier est d'exception. Ici, la preuve est faite que le terme de « dit schizophrène » (Lacan), remis en cause déjà par Freud est une catégorie trompeuse. Le livre d'Augustin Menard montre aussi combien l'invention du psychotique est un pousse à créer pour le clinicien. Au fil de ces inventions, où l'un passe, où l'autre est encore dans l'impasse, dans l'essai d'une invention à venir, se dégage peu à peu, de manière très éclairante, les forçages que Lacan a su et dû faire tout au long de son œuvre.

« Des fondements de la clinique psy »

Erik Porge, « Point Hors Ligne », Erès, Février 2008

Note de lecture dans le cadre du prix Œdipe 2008

J’ai lu récemment le dernier livre d’Erik Porge avec beaucoup d’attention. C'est le genre d'ouvrage qu’on peut lire un peu trop vite pour des raisons que je vais exposer par la suite. Cet ouvrage-éclair parachève une série qui montre suffisamment l’engagement de son auteur sur les voies de la transmission de la clinique, et nous reconnaissons à bon droit l’actualité de son propos. En effet, on est tenté d’admettre un lien serré entre, d’une part, la situation de précarité dans laquelle se trouverait actuellement la psychanalyse, par une remise en cause de son efficacité, et d’autre part, la nécessité d’en démontrer les fondements. Pour Erik Porge, nous vivons le troisième moment[1] de la psychanalyse et parler des fondements de la clinique psychanalytique c’est en quelque sorte la tirer hors de la vulgarisation à laquelle on la voudrait promise – bien que, selon nous, elle n’ait nullement besoin d’un Autre pour se compromettre. C’est donc à l’intérieur même des modalités factuelles du discours psychanalytique qu’il faut opérer afin de rétablir ce qui en fait son essence, comme son acte.

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