Colloque du 5 & 6 octobre 2019 : PARLER ... C'EST MENTIR

« Où vas-tu ? dit l’un. A Cracovie dit l’autre. Quel menteur !s’exclame l’autre. Tu dis que tu vas à Cracovie pour que je croie que tu vas à Lemberg. Mais je sais bien que tu vas à Cracovie », Freud, Le mot d’esprit.
La question de la vérité a toujours été posée aux philosophes et autres penseurs. Pourtant, le suffixe « ité » aurait pu, à lui seul, être tenu pour une réponse car il signifie « comme ». Et si c’est « comme » c’est que ça n’est pas…
Depuis Platon et Aristote, la notion de vérité a connu bien des transformations. Avec Parménide et avant Platon la vérité cherche à saisir l’Etre, avec Aristote elle se donne comme adéquation de la pensée à la chose. Kant y verra plutôt « une construction» du sujet et Descartes fera prévaloir la « vérité comme certitude du sujet pensant .»
Les différentes conceptions qui se sont risquées à une définition ontologique de la vérité soit sous la forme d’une concordance de la pensée et de la chose, soit sous la forme d’une rectitude du jugement n’ont pas eu fondamentalement raison des premiers penseurs de l’alétheia, Parménide tout spécialement qui l’opposait à la doxa, jouant la vérité contre l’opinion.